C'est par l'opposition irréconciliable entre théâtre brut et théâtre sacré, par un cri atonal de registres discordants que nous ressentons les impressions inoubliables et troublantes de ses pièces. [Leur] force vient de ce qu'elles représentent l'homme simultanément sous tous ses aspects : nous pouvons instantanément percevoir les images et nous en détacher. La situation essentielle... Lire la Suite →
Illusion vivante
Le spectateur qui regarde une mise en scène naturaliste de Tchekhov, ou une tragédie grecque traditionnelle, ne peut pas croire qu'il se trouve en Russie ou dans la Thèbes antique. Dans les deux cas pourtant, il suffit d'un acteur de talent pour que le spectateur soit pris dans l'illusion, tout en demeurant, bien entendu, conscient... Lire la Suite →
Théâtre brut
Dans le théâtre brut, on tape sur un seau pour évoquer une bataille, on se sert de farine pour rendre la pâleur d'un visage effrayé. L'arsenal est sans limites : l'aparté, la pancarte, l'allusion aux événements, les plaisanteries locales, l'exploitation des incidents, les chants, les danses, le rythme, le bruit, l'utilisation des contrastes, le raccourci... Lire la Suite →
Art du salut
Nous oublions qu'il y a deux apothéoses possibles après une expérience théâtrale. Il y a l'apothéose par la célébration, où notre participation se manifeste en piétinements, acclamations, hourras et tonnerre d’applaudissements ; ou bien, à l'opposé, il y a l'apothéose par le silence - autre façon de saluer et d'apprécier une expérience partagée. Nous avons... Lire la Suite →
Si l’on veut que la pièce soit entendue, alors il faut savoir la faire chanter.
Quand j'entends un metteur en scène parler allégrement de servir l'auteur, de laisser la pièce parler toute seule, je sens naître en moi un doute, car c'est la tâche la plus difficile de toutes. Si on laisse la pièce s'exprimer toute seule, on peut très bien ne rien entendre du tout. Si l'on veut que... Lire la Suite →
Besoin d’un auteur
Il est indéniable que nous, hommes de théâtre, ressentons le besoin d'un auteur, afin d’atteindre à la densité et à la concentration qui manquent presque toujours au travail collectif. L'espace vide / Peter Brook
Même pas caps
Les auteurs ne parviennent pas à relever le défi de leur époque. Bien sûr, il y a des exceptions, de brillantes et de saisissantes exceptions. Mais [...] lorsque de nouvelles pièces essaient d'imiter la réalité, nous sommes plus conscients de ce qui est imitation que de ce qui est réalité. Si elles explorent la psychologie,... Lire la Suite →
Deux heures
Deux heures, c'est court et c'est une éternité : faire usage de deux heures, prises sur le temps d'un public, est du grand art. L'espace vide / Peter Brook
Regrettée ampoule
Comme les attitudes nobles et pompeuses sont en train de disparaître rapidement de la vie quotidienne, chaque nouvelle génération trouve le grand style de plus en plus creux, de plus en plus vide de sens. Ce qui conduit le jeune acteur à une recherche hargneuse et impatiente de ce qu'il appelle la vérité. Il veut... Lire la Suite →
Mauvais tour
Dans chaque capitale, il y a chaque année une pièce qui n'a de succès que parce qu'elle est ennuyeuse. C'est sans doute qu'on associe la culture à un certain sens du devoir, aux costumes historiques et aux longues tirades... Il s'ensuit qu'une bonne dose d'ennui sert de garantie au spectacle. Bien sûr, le dosage est... Lire la Suite →