Dans n’importe quelle autre forme d’art [que le théâtre], le créateur, si profondément uni soit-il à son acte de création, peut toujours prendre des distances et examiner le résultat. Quand le peintre s’écarte de sa toile, certaines facultés peuvent entrer en jeu, qui l’avertiront aussitôt de ses excès. […] La difficulté du jeu scénique est que l’acteur ne dispose que de lui-même, que de ce matériau mystérieux, perfide et changeant. On demande à l’acteur de prendre à la fois de la distance et d’être engagé – d’être détaché sans attachement. Il doit être sincère et ne pas l’être. Il doit s’entraîner à n’être pas sincère avec sincérité, à mentir avec franchise. Cela est à peu près impossible et pourtant essentiel.
L’espace vide / Peter Brook
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