La seule chose qu’ont en commun toutes les formes de théâtre, c’est le besoin d’un public. Ceci est plus qu’un truisme : au théâtre, c’est le public qui est le terme des étapes de la création. […] Au théâtre [le] dernier coup d’œil solitaire sur l’objet achevé n’est pas possible : jusqu’à ce que le public soit présent, l’objet n’est pas achevé. Aucun auteur, aucun metteur en scène, même dans un rêve de mégalomane, ne souhaiterait une représentation privée, pour lui seul. […] Donc, l’auteur ou le metteur en scène ne peuvent travailler selon leur propre goût ou selon leur propre jugement que de façon approximative durant les répétitions, et ils n’atteignent leur propre vérité que lorsque le spectateur les cerne de toutes parts. Je crois que tous les metteurs en scène reconnaitraient que leur vision de leur propre travail change complètement lorsqu’ils sont assis au milieu des spectateurs.
L’espace vide / Peter Brook
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