Dans chaque capitale, il y a chaque année une pièce qui n’a de succès que parce qu’elle est ennuyeuse. C’est sans doute qu’on associe la culture à un certain sens du devoir, aux costumes historiques et aux longues tirades… Il s’ensuit qu’une bonne dose d’ennui sert de garantie au spectacle. Bien sûr, le dosage est subtil, et il est impossible d’établir la formule exacte : trop d’ennui, et la salle se vide ; trop peu, et le public se sent violenté par la nouveauté.
Des auteurs médiocres parviennent avec aisance au mélange parfait et ils perpétuent le théâtre bourgeois grâce à des succès ennuyeux mais universellement encensés. […] En assurant le succès d’une œuvre médiocre, ils ne font que se jouer à eux-mêmes un mauvais tour.
L’espace vide / Peter Brook
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