Vie en rose

Certains vivent d’une manière qui ne passe pas inaperçue, leur existence imprime un mouvement à l’atmosphère, d’autres restent de longues années accrochés à la vie sans faire de vagues, le temps s’écoule à travers eux, puis les voilà morts, enterrés, oubliés. Être là quatre-vingts ans durant sans toutefois vraiment exister, on peut dire que c’est une trahison envers la vie, car il en est d’autres qui naissent, puis meurent avant même d’avoir le temps d’articuler leur premier mot, ils attrapent mal au ventre, un mauvais rhume et Jón, le menuisier, doit confectionner un petit cercueil, une petite boîte autour de cette vie qui n’advint que le temps de quelques nuits d’insomnie, ces yeux irrésistibles et ces orteils tellement menus qu’ils relevaient du miracle. Ils ne se sont pas plus attardés que la rosée du matin. Ils avaient disparu à notre réveil et tout ce que nous pouvons faire, c’est espérer au plus profond de nous-mêmes, à l’endroit où bat le cœur et où s’ancrent les rêves, qu’aucune vie ne soit en vain, ne soit sans but.

Entre ciel et terre / Jón Kalman Stefánson

© FloFlo

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