Théorie de l’ognon

Carlo Cipolla, dit Carlo Cpolla depuis la dernière réforme de l’orthographe, était un économiste italien qui divisait l’humanité en quatre types d’individus, comme on couperait un bulbe d’oignon en quatre morceaux :
les intelligents, les bandits, les crétins et les stupides.

Chaussons nos lunettes, et épluchons cette audacieuse théorie :

Carlo rappelle d’abord que nous, les hommes, vivons en interagissant les uns avec les autres. Chaque journée est pour chaque individu l’occasion d’une multitude d’interactions avec d’autres individus ; la famille, les passants, le fleuriste, le chef, le chauffeur de bus, le voisin de pallier, etc.

A chacune de ces interactions, chaque individu y gagne ou y perd quelque chose : un sourire rendu par un voisin m’apportera de la bonne humeur, une prime attribuée par mon patron de l’argent, un aspirateur offert par mon mari de la contrariété.

Bref, nous interagissons constamment les uns avec les autres et ces interactions nous sont profitables ou non.

C’est à partir de là que Carlo prend son couteau et coupe l’oignon de l’humanité en quatre morceaux :

Les crétins avantagent les autres sans y trouver aucun profit.
Les bandits, à l’inverse, s’octroient tous les avantages sans en faire profiter les autres.
Les intelligents avantagent les autres en y trouvant eux-mêmes quelque profit.
Et les êtres stupides, enfin, désavantagent les autres sans y trouver eux-mêmes aucun profit.

Les frontières entre ces quatre catégories d’individus ne sont bien sûr pas étanches : les stupidités et autres crétineries peuvent être déclinées à l’infini et l’oignon haché menu.
Nous pouvons évoquer par exemple le bandit qui cause de grands torts aux autres pour un petit profit : c’est un bandit très vilain.
Ou le crétin qui avantage un tout petit peu les autres en s’infligeant de lourdes pertes : c’est un crétin caramélisé.
Sans compter le stupide au bulbe ultra mou qui désavantage les autres en s’infligeant à lui-même de gros soucis : celui-là est un stupide sur-stupide.
Et il nous fait suer.

Mais trêve de bavardage. Illustrons cette classification de l’espèce humaine par un cas d’école.
(maternelle)

Carlo et Bertille sont dans la cour de récréation. Ils ont faim tous les deux.
Marcel, qui ne veut pas de son sandouiche aux oignons sans i, le donne à Carlo.

Relie l’action de Carlo à la rondelle d’ognon correspondante :

Carlo coupe le sandouiche en deux et en donne une moitié à Bertille. 1 A Carlo est un bandit.
Carlo s’enfuit et se goinfre du sandouiche caché derrière les poubelles. 2 B Carlo est vraiment très con.
Carlo s’enfuit et se goinfre du sandouiche après avoir jeté Bertille à la poubelle. 3 C Carlo est stupide.
Carlo donne le sandouiche complet à Bertille et écoute chanter ses borborygmes. 4 D Carlo est un crétin.
Carlo jette le sandouiche à la poubelle. 5 E Carlo est un bandit très vilain.
Carlo jette le sandouiche par terre, l’écrase bien de ses deux pieds tout crottés, puis le mange en narguant Bertille. 6 F Carlo est intelligent.

Sources et inspiration : Les 4 fantastiques

(Solution ICI)

© Claude Ponti

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