Il s’est tu, un peu gêné par mon silence. Certes, je n’ai pas beaucoup d’expérience mais je crois reconnaître du premier coup un certain accent, celui qui trahit une blessure profonde de l’âme. Peut-être d’autres que moi sauraient alors trouver le mot qu’il faut pour convaincre, apaiser ? J’ignore ces mots-là. Une douleur vraie qui sort de l’homme appartient d’abord à Dieu, il me semble. J’essaie de la recevoir humblement dans mon coeur, telle quelle, je m’efforce de l’y faire mienne, de l’aimer. Et je comprends tout le sens caché de l’expression devenue banale ‘communier avec’, car il est vrai que cette douleur, je la communie.
Journal d’un curé de campagne / Georges Bernanos
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