Les bactéries intestinales colonisent très peu les parties de notre intestin grêle où nous décomposons et assimilons nous-mêmes notre nourriture. La concentration de bactéries est la plus importante là où la digestion est déjà quasiment achevée et où il ne s’agit plus que de transporter les restes non digestibles vers la sortie. Plus on se rapproche de la sortie de l’intestin, plus le nombre de bactéries par centimètre carré de muqueuse est élevé. […] Si l’équilibre se rompt, si des bactéries pleines d’enthousiasme partent coloniser en masse l’intestin grêle, on parle de […] colonisation bactérienne chronique du grêle, une maladie [qui], pour ce que nous en savons, engendre des ballonnements, des maux de ventre, des douleurs articulaires, une inflammation de l’intestin ou encore des carences alimentaires et des anémies. […]
Comme nous, les rongeurs ont installé leurs microbes en fin de parcours digestif, mais pour rien au monde, ils ne laisseraient cette portion de protéines bactériennes leur échapper. Ils mangent donc leurs excréments, tout simplement. L’être humain, lui, préfère se rendre au super-marché et y acheter de la viande ou du tofu […]. Si nous ne les digérons pas, nous tirons néanmoins profit de leur travail, car elles fabriquent des nutriments si petits que nous pouvons les assimiler via nos cellules intestinales.
Le charme discret de l’intestin / Giulia Enders
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